Lorsque j’étais en France ou dans le reste du Japon et que je pensais à Kyoto, une image apparaissait tout le temps dans mon esprit : celle du Pavillon d’Or, ou Kinkaku-ji (金閣寺), le plus célèbre temple de Kyoto, qui, comme son nom l’indique, est recouvert d’or pur.
Un Pavillon flamboyant
Le Pavillon d’Or tel qu’on le connaît aujourd’hui date de la fin du XIVème siècle. Il est bâti sur trois niveaux, chacun construit sur un style d’architecture différent : le rez-de-chaussée reprend le style de l’époque Heian (784-1185), le premier étage est dans le même style que les maisons traditionnelles de samouraïs, et le deuxième étage a l’architecture d’un temple Zen. Un Phoenix chinois orne sa toiture, parfait symbole pour un temple qui a pu renaître de ses cendres.
En effet, pendant la deuxième moitié du XVème siècle, il échappa de peu à plusieurs incendies pendant la guerre civile d’Onin : le jardin autour brûla, mais le Pavillon d’Or resta intact.
Cependant, il n’aura pas cette chance en 1950 : un jeune moine y mit le feu et les flammes détruisirent complètement le Pavillon. Le Temple fut reconstruit cinq ans plus tard.
C’est ainsi que j’ai entendu parler du Pavillon d’Or pour la première fois, en lisant Le Pavillon d’Or de Yukio Mishima qui relate l’histoire de cet incendie volontaire, et qui décrit le Pavillon comme étant d’une beauté incomparable.
« Je peux, sans exagération, affirmer que le premier problème auquel, dans ma vie, je me sois heurté, est celui de la Beauté. Mon père n’était qu’un simple prêtre de campagne, au vocabulaire pauvre ; il m’avait seulement dit « que nulle chose au monde n’égalait en beauté le Pavillon d’Or ». La pensée que la beauté put déjà exister quelque part à mon insu me causait invinciblement un sentiment de malaise et d’irritation ; car si effectivement elle existait en ce monde, c’était moi qui, par son existence même, m’en trouvais exclu. »
Je peux sans peine affirmer que Mishima est mon écrivain préféré. Le Pavillon d’Or fut mon premier roman de cet auteur, le roman, comme le Temple, ont donc une place particulière dans mon cœur.
Petite visite du Jardin…
Puisque j’ai eu la chance de m’y rendre, je vous propose quelques photos du Pavillon d’Or et de son Jardin, en espérant vous donner envie d’aller le voir : vous ne le regretterez certainement pas.
Et enfin… Le fameux Pavillon d’Or ! Voici un petit diaporama dans lequel vous pourrez vous rendre compte de sa magnificence (même si en photo, on est bien loin de la réalité), n’hésitez pas à naviguer entre les photos pour découvrir le Pavillon sous tous ses angles !
Je conclus sur un passage du Pavillon d’Or de Mishima, qui correspond à merveille à mon état d’esprit lors de ma rencontre avec ce magnifique temple doré.
« Alors m’apparut le Pavillon d’Or. Dans sa pleine majesté. Dans sa grâce mélancolique. Carcasse des fastueuses structures dont subsistaient les dorures écaillées. Toujours net, à cet incompréhensible point de l’espace qui le faisait tout à coup lointain à qui le croyait proche, amical et distant à la fois…
Maintenant, il obstruait le passage entre moi et la vie vers laquelle je tendais. Pareil d’abord à une miniature, il grandit à vue d’œil jusqu’à recouvrir entièrement le monde qui m’entourait, sans en omettre un détail ni un pouce, comme j’avais vu autrefois, dans la fine maquette du Pavillon d’Or, un Pavillon d’Or gigantesque englobant presque tout l’univers. Il emplissait le monde d’une puissante musique qui finit par receler en elle la signification de l’univers entier. »
À très bientôt pour un nouvel article en direct de Kyoto !
Ton article donne vraiment envie d’aller contempler le Pavillon de ses propres yeux (il brille à travers les photos) :3 Et un très bel hommage à Mishima, bravo!
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Merci beaucoup ! Viens vite le contempler alors 😉
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Je prépare ma valise!
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Existe-t-il des maquettes souvenir pour les touristes ou pour les fans de ce temple? Où pourrais-je trouver les adresses email ou celles des sites qui les mettent en vente?
Merci pour ce beau rêve!
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Ça doit exister (du moins, on en trouve au Japon), mais j’en ai pas encore vu sur le net… Je vous fais signe si j’en trouve !
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