5 ans dans une entreprise japonaise : le bilan !

Bonjour à tous !

Cela fait très longtemps que je ne suis pas venu poster sur ce blog. Pour ceux qui me suivent, je suis plus ou moins actif sur mon blog Comaujapon, sur la littérature japonaise ou en lien avec le Japon, mais je suis resté silencieux ici, mon dernier article ayant été publié en décembre 2017.

Dans cet article, que vous pouvez lire ici, je vous racontais comment j’avais réussi à décrocher mon premier visa travail ! Ce fameux travail m’a permis de développer mon expertise en marketing digital, mais aussi mon expérience en entreprise japonaise et en japonais ! D’avril 2017 jusqu’à octobre 2021 (4 ans et demi pour être précis, j’ai voulu simplifier pour le titre de l’article), je suis donc resté dans cette entreprise, et cette aventure s’étant terminée plutôt récemment, je vais vous parler ici de mon parcours. Je dis récemment, mais cela va tout de même bientôt faire deux ans que j’ai quitté cette entreprise, mais j’ai voulu prendre un peu de temps et de distance pour proposer un article cohérent. Encore une fois, ce n’est pas un article qui va vous expliquer comment vous devez vous y prendre si vous souhaitez travailler en entreprise japonaise, mais plutôt un bilan personnel. Chaque parcours est différent, et c’est ça qui est beau !

Mes débuts dans l’entreprise…

Comme j’en ai parlé dans mon article précédent, lorsque j’ai commencé ce travail je ne parlais pas beaucoup le japonais. Je pensais pouvoir me débrouiller dans une conversation, mais, comme je l’avais souvent entendu sans jamais vraiment le comprendre, le japonais utilisé dans une entreprise est complètement différent du japonais utilisé au quotidien par les personnes que je fréquentais.

Le vocabulaire est différent, la grammaire est différente, les formes de politesse sont incroyables (dans tous les sens du terme), en bref, je n’ai que décroché ce boulot grâce à ma nouvelle collègue qui parlait anglais. L’entreprise dans laquelle je travaillais débutait en tant qu’agence marketing. C’était une entreprise créée par le grand patron, qui avait déjà à son actif plusieurs entreprises à succès (la principale étant dans le domaine des lentilles de contact) et qui souhaitait se développer dans le web-marketing. Mes premières tâches étaient donc plutôt simples : m’occuper des pages Facebook que la boîte avait créées avant mon arrivée (principalement des pages de médias tournées vers les touristes potentiels, donc principalement en anglais). Cela consistait à créer des publications sur Facebook, tout simplement. Rien de très fou à ce moment-là, je le faisais avec grand plaisir, mes études et mes passions étant tournées vers le web-marketing et les réseaux sociaux, tout cela faisait sens.

Mais la boîte bougeait de plus en plus, le grand patron et ses associés se retrouvaient dans de longues réunions, dans lesquelles je devais parfois participer, en comprenant environ 10% de ce qu’il s’y passait. Les entreprises de mon patron étaient diversifiées, lentilles de contact comme je l’ai précisé, mais aussi boutique bio en ligne et en physique à Asakusa, ainsi que des partenariats avec d’autres entreprises qui constituent petit à petit un joli portfolio de clients avec lesquels je travaillerai. Mon manager n’avait pas l’air de m’apprécier au départ; il était chinois, et nous avions des soucis de communication. Il ne parlait pas anglais, et j’avais du mal à comprendre son japonais. Heureusement, ma collègue qui parlait anglais était là pour faciliter les choses, mais je sentais bien que je n’allais pas faire long feu, même si mon visa a été sponsorisé suite à ma période d’essai. C’était un visa d’un an, mais je ne savais pas si j’allais réellement rester un an dans cette entreprise.

Mais voilà, nous avions de plus en plus de clients (souvent des connaissances du patron et de ses associés, c’est comme ça que fonctionne une bonne part des affaires au Japon), et j’avais de plus en plus de tâches. Des études de marché, mais aussi, et c’est là ce qui m’intéressait le plus puisque j’avais déjà un peu d’expérience dans ce domaine et que je voulais apprendre toujours plus sur ce sujet : les publicités en ligne. J’ai en effet pu étendre mes connaissances et suivre les tendances de tout ce qui était publicités sur les réseaux sociaux (Facebook tout d’abord, puis Instagram, Twitter…) et moteurs de recherche (Google en premier lieu). Puisqu’on était une petite boîte et que notre patron était ambitieux, j’ai eu la chance d’avoir des budgets conséquents pour faire de nombreux tests, et c’est ce qu’il y a de mieux pour devenir un expert sur un sujet particulier.

Croissance et développement personnel

À partir de là, notre petite entreprise devenue agence de publicités continua à grandir et à grandir : nous avons eu des bureaux indépendants de l’entreprise de lentilles de contact avec laquelle nous partagions un open office jusque là. Nous avons ainsi déménagé de Yoyogi à Mita, un quartier animé et très plaisant. En parallèle, le nombre d’employés continua également à grandir, et nous travaillons également avec une entreprise partenaire dans le même domaine que nous, mais avec bien plus de clients que nous. Pendant plusieurs mois, je m’occupais de toute la publicité de leurs clients; avec un portfolio d’une cinquantaine de clients aux besoins différents, je commençais à développer et à présenter des stratégies marketings. Mon niveau de japonais devint de plus en plus acceptable, en plus des réunions où je comprenais de plus en plus de choses, le quotidien était agréable et sans souci majeur de communication, et mon niveau de lecture et d’écrit s’améliorait également puisque toute la communication interne et avec nos client se faisaient via LINE ou Chatwork. Et heureusement, puisque ma collègue qui parlait anglais couramment a quitté l’entreprise quelques mois après mon arrivée. Cela m’a forcé à oser communiquer en japonais, à oser poser des questions, à oser demander de reformuler ce que je ne comprenais pas. La relation avec mon manager s’était également grandement améliorée, j’apprenais beaucoup de lui et je lui apportais mes connaissances et mon expertise sur tout ce qui concernait l’étranger. En effet, la plupart de nos clients étaient des entreprises japonaises souhaitant attirer des touristes ou résidents étrangers. Immobilier, restaurants, spectacles, bijoux, parcs à thèmes, tourisme, émissions de radio, médias spécialisés, en bref, nos clients touchaient à tous les domaines, ce qui permettait de penser différemment et de proposer des plans d’action différents pour chacun.

Après un an, mon visa a été renouvelé pour 3 ans, ce qui a aussi été une excellente nouvelle. Le nouveau bureau est bien plus grand, et j’aide et forme les nouveaux employés, mon manager me fait entièrement confiance sur certains projets, et je reçois également des missions et de nouveaux projets directement du grand patron, ce qui est intimidant mais extrêmement gratifiant. J’ai notamment eu l’entière responsabilité d’un client important, que je devais visiter seul chaque mois pour présenter le rapport mensuel, échanger sur les résultats et les actions futures, proposer de nouvelles méthodes pour atteindre les objectifs fixés.

Notre entreprise se fait aussi remarquer, et nous travaillons désormais main dans la main avec Facebook, Google ou encore Shopify, des entreprises avec lesquelles nous avons des personnes responsables de l’expansion de notre budget, avec lesquelles nous pouvons discuter et prévoir notre croissance ou nos actions futures. J’ai donc eu la chance de participer à de nombreux ateliers, réunions ou événements organisés par ces géants du web.

Début 2019, je passe de simple employé à shunin, un poste qui se traduirait en responsable. Nous sommes trois shunin sous mon buchou (manager ou chef de département). Cela veut donc dire nouvelles responsabilités : nous avons de plus en plus de projets en lien avec l’international, et même si certains nouveaux employés maîtrisent l’anglais pour pouvoir travailler sur ces projets, j’exprime mes besoins : j’ai besoin d’étrangers maîtrisant d’autres langues et avec une vision plus internationale pour ces projets. En parallèle de mon travail en tant que responsable des opérations, je dois donc m’occuper de tout le processus de recrutement, de la publication des offres, au tri des CVs, aux entretiens, jusqu’à la décision finale. On embauche ainsi trois étrangers qui vont m’aider au quotidien et qui vont pouvoir me permettre de déléguer des tâches pour me consacrer sur d’autres tâches plus importantes…

De simple employé à buchou

Puisque mon manager et le grand patron et ses associés souhaitaient en effet que je prenne part aux décisions à un plus haut niveau, je suis passé, à ma grande surprise, buchou, soit manager ou chef de département. J’ai en effet eu ma propre équipe dont j’étais entièrement responsable. Certes, une équipe modeste de cinq personnes, mais toutes de nationalités différentes, avec des méthodes de travail différentes. C’était un challenge qui m’a énormément fait grandir, et c’était un réel plaisir. Nous travaillions sur deux gros projets en parallèle, et je devais m’assurer du bon fonctionnement de ceux-ci. Je prenais également désormais part à des réunions « au sommet », où se trouvaient le grand patron, ses associés, et les autres buchou. J’étais le seul étranger présent à ces réunions, et j’étais très intimidé – je ne pensais en effet pas pouvoir atteindre une position de manager, puisqu’en étant étranger il est parfois difficile d’évoluer, mais grâce à ma motivation et mon sérieux, j’ai pu énormément grandir au niveau professionnel, mais également au niveau personnel. La chance entre également en jeu, puisque je crois que je suis « bien tombé », dans cette entreprise qui tentait de faire les choses différemment et qui n’avait pas peur de prendre des risques.

Nous étions donc en novembre 2019 lorsque je suis passé buchou. J’étais très occupé mais ravi d’avoir ma petite équipe, nous travaillions bien, et nous avions de bons résultats sur nos projets. Arrive le COVID, et le télétravail. Là encore, un nouveau challenge; comment bien manager alors qu’on travaille tous chacun de son côté ? Comment s’assurer que tout le monde fait bien sa part du travail ? Heureusement, je n’ai pas eu de soucis majeurs avec mon équipe – et j’ai même dû agrandir mon équipe avec un nouveau membre situé à l’étranger, dans l’attente qu’il puisse nous rejoindre une fois le COVID calmé (ce qui ne sera malheureusement pas arrivé lors de mon temps dans cette entreprise, puisque les frontières et les demandes de visas ont été stoppées).

Expansion et difficultés

En parallèle de tous ces changements, notre entreprise a trouvé un investisseur qui a placé beaucoup d’argent dans nos projets dans le but d’entrer en bourse. Cela s’est énormément ressenti avec tout d’abord un déménagement dans un énorme bureau dans le quartier d’affaires le plus chic (et cher) de Tokyo et des dizaines de nouveaux employés en juillet 2020. Cela s’était doucement préparé depuis l’avant-COVID et le timing a un peu compliqué les choses. Les projets du département que je manageais ont aussi commencé à se compliquer : nos deux plus gros projets (qui constituaient désormais tout notre travail puisque les clients étaient désormais gérés par un autre département) ont souffert, puisque tournés vers l’étranger. Les envois à l’étranger se sont compliqués (aujourd’hui encore en 2023 les envois à l’étranger à partir du Japon sont limités). Pendant un peu plus d’un an nous avons continué à travailler sur ces projets, mais j’ai également dû prêter main forte aux opérations des projets des autres entreprises de notre groupe (et oui, nous étions désormais officiellement un groupe depuis quelques temps, pour séparer les différentes affaires d’une façon plus efficace), et j’ai notamment dû travailler sur des projets entièrement en japonais, avec un très gros budget pour cibler les consommateurs japonais. Là encore, un gros challenge. Arrivé à l’été 2021, mon plus gros projet, tourné vers l’étranger, a dû être arrêté puisqu’il n’était plus possible de continuer malgré tous nos efforts – les ventes ne suivaient pas, le retour sur investissement des publicités n’était pas suffisant, les envois étaient compliqués et coûteux pour les consommateurs.

L’entreprise dans sa globalité a eu beaucoup de difficultés – les investisseurs ayant déposé beaucoup d’argent dans notre groupe s’attendaient à un retour rapide et important, mais malheureusement cela ne s’est pas fait. Des personnes importantes ont également été embauchées pour augmenter les ventes et l’efficacité, des personnes aux parcours parfois impressionnantes, mais aussi certaines personnes avec lesquelles j’avais du mal à travailler. Étant manager, je devais au quotidien échanger et participer à des réunions avec des personnes qui n’étaient pas forcément agréables et avec lesquelles il était difficile de travailler dans des conditions saines; ce fut une période stressante pour moi.

Alors que pendant plus d’un an nous accueillions de nouveaux employés dans la plupart des départements, à partir d’un moment l’entreprise a commencé à demander à certains employés de gentiment démissionner, d’un commun accord. Cela s’est propagé dans les départements, jusqu’à ce que l’option soit proposée à la plupart des membres de mon équipe. Cela a été un choc et une période compliquée.

Trois mois plus tard, la situation ne s’était pas améliorée, et, alors que ce n’était pas vraiment un choix pour les autres employés, on m’a demandé si je souhaitais partir ou si je souhaitais être transféré dans un autre département, à faire des tâches différentes de ma spécialité, et pour lesquelles être étranger n’est pas nécessaire. Après une discussion intense avec le grand patron, qui n’était étonnement pas au courant que le choix m’avait été donné, et qui souhaitait que je reste travailler directement sous lui, j’ai pris la décision de quitter cette entreprise. Ce ne fut pas une décision facile, mais je crois que le temps était venu, et qu’il était temps pour moi de tenter une nouvelle aventure, ailleurs.

Je suis bien entendu éternellement reconnaissant de cette expérience, qui semble irréelle quand je la raconte ici et quand j’y repense, et j’ai clairement pris la bonne décision, et je sais que la porte ne sera jamais totalement fermée avec cette entreprise.

Je finis sur une petite photo de l’équipe, lorsque nous étions encore une petite entreprise…

Voilà donc un petit bout de mon parcours ! N’hésitez pas à laisser un commentaire pour toute remarque ou question, j’y répondrais avec grand plaisir !

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Comment j’ai obtenu mon visa travail au Japon

Bonjour à tous !

Puisque c’est sur ce blog que j’ai commencé à raconter mes aventures au Japon depuis 2012, j’aimerais partager ici mon expérience récente, puisqu’après une année en visa woking-holiday (ou PVT, vacances-travail), j’ai obtenu il y a quelques mois un visa travail pour pouvoir poursuivre mon rêve nippon.

Il ne s’agit pas d’un « voici comment faire pour passer d’un visa working-holiday à un visa travail », mais plutôt de vous parler de mon parcours personnel, un peu comme un bilan de 2017 puisque c’est certainement l’événement le plus important de mon année. Vous trouverez sur le net beaucoup d’autres témoignages, beaucoup de bêtises aussi, mais il faut garder en tête que chacun a un parcours différent.

Je suis donc arrivé début juillet 2016 pour mon 7ème séjour au Japon (si je ne dis pas de bêtises) avec un visa working-holiday. J’avais choisi Osaka, ville où j’avais déjà passé de longs moments, où j’avais le plus d’attaches. J’aurais aimé trouver un travail sérieux rapidement, en lien avec mes études, mais ça ne s’est pas passé si facilement…

J’ai en effet cherché, cherché, cherché, mais je n’ai rien trouvé de très concluant. Je me suis donc contenté de petits boulots, que ce soit chez moi en freelance (j’ai effectué plusieurs traductions de romans qui me permettaient à la fois de gagner un peu d’argent et d’avoir un peu de temps pour chercher à côté) ou à Osaka et Kobe. Le problème majeur, c’était mon niveau de japonais qui ne me permettait pas de passer l’étape des entretiens (quand ceux-ci étaient en japonais, j’en ai aussi experimenté en anglais pour des boîtes de consulting, mais ce n’était décidément pas fait pour moi). Chaque semaine, je prenais des cours avec une amie, mais j’avais l’impression d’évoluer bien trop lentement – et bien entendu, je n’ai pas trouvé le temps (ou la motivation, pour être honnête) d’approfondir mes connaissances par moi-même. Je profitais tout de même du Japon, du Kansai et des alentours, en bref, la partie « holiday » de mon visa n’était pas laissée de côté.

Et puis, j’ai déménagé à Tokyo. Très content de retrouver cette ville, je me suis dit que j’allais en profiter, puisque de toute façon il ne me restait plus que trois mois sur mon visa, et que les chances de trouver un travail qui déboucherait sur un visa étaient tout de même faibles. Mais finalement, je n’en ai pas vraiment profité, puisque quelques jours après avoir repris mes recherches, j’ai décroché un entretien qui s’est bien passé et j’ai rapidement commencé à travailler pour l’entreprise dans laquelle je travaille encore aujourd’hui. Lors de l’entretien, j’ai eu la chance de tomber sur deux interlocuteurs, dont l’un qui parlait anglais. Ouf, j’étais sauvé. J’ai tout de même dû faire la moitié en japonais, mais je ne me suis pas trop mal débrouillé. On m’a précisé que je ferai 50% de mon boulot en anglais (bon, c’était des foutaises, je fais environ 1% en anglais aujourd’hui, mais ça m’a permis de mettre un pied dans la boîte), et le domaine de la boite correspond totalement à ce que je voulais faire et concerne mes passions, à savoir le marketing digital et les réseaux sociaux.

Le souci, c’est qu’on était déjà fin avril lorsque j’ai commencé et qu’il ne me restait qu’un peu plus de deux mois sur mon visa. Et que j’avais une période d’essai de trois mois. De ce que j’avais lu en ligne ou entendu de la part de plusieurs amis ou anciens collègues, se faire sponsoriser n’est pas chose simple, et pour que l’entreprise mise sur toi au bout de deux mois, c’est compliqué. Au début, c’était vraiment difficile pour moi, puisque je n’avais pas le niveau de japonais pour travailler dans une boite japonaise, et j’ai vite compris que mes autres collègues ne parlaient pas anglais et que la communication se ferait à 99% en japonais. Alors certes, aujourd’hui je vois ça comme une réelle chance, mais à l’époque, c’était vraiment compliqué et je ne pensais pas faire long feu dans la boîte.

Mais j’ai fait de mon mieux, le boulot m’intéressait beaucoup et j’arrivais globalement à faire ce qu’on me demandait. Et surtout, mon niveau de japonais a évolué très rapidement, et ça c’est génial. Je ne considère toujours pas avoir un niveau professionnel aujourd’hui, mais disons que j’arrive à me faire comprendre, et à comprendre ce qu’on me demande sans trop de souci. Moi qui pensais faire des boulettes à la Stupeur et Tremblements, j’ai finalement réussi à ne pas faire trop de bêtises (même si une scène aurait très bien pu faire partie de Stupeur et Tremblements, lorsque j’ai dû apporter du thé servi dans des verres à des clients potentiels très importants, et que bien entendu, j’ai renversé un verre – sur moi, ouf).

Et puis le mois de juin arrive. Ma collègue embauchée le même jour que moi ne passera pas la période d’essai. Et je commence à parler discrètement de la fin de mon visa, jusqu’à avoir des réunions avec un supérieur pour savoir ce qu’il en est. Il se trouve qu’ils étaient très contents de mon travail et qu’ils voulaient que je continue à travailler pour eux, et que donc il n’y avait aucun souci, qu’ils allaient « sponsoriser » mon visa de travail.

Sauf que voilà, ils n’avaient fait ça qu’une fois auparavant, et les conditions réunies étaient différentes. C’était donc à moi de savoir comment faire, et je commençais vraiment de zéro. Fallait-il que je fasse une demande d’application pour un visa de travail ? Ou fallait-il que je fasse une demande de changement de statut de résidence ? J’ai vite compris que la première solution était impossible pour moi : afin de postuler pour un visa travail, il faut auparavant obtenir un Certificate of Eligibility qui prend entre un et trois mois pour être délivré. A ce moment-là, il ne me reste que deux semaines sur mon visa, et je commence à paniquer. En cherchant des informations, je comprends aussi qu’il est difficile, voire en théorie impossible de changer de statut de résidence pour pouvoir rester au Japon lorsqu’on a un visa working-holiday. C’est d’ailleurs ce à quoi on s’engage au moment de faire la demande (on s’engage clairement à rentrer en France une fois l’année passée), et c’est bien inscrit sur le site de l’Ambassade du Japon en France sur cette page (« Les ressortissants français bénéficiaires du programme ne peuvent ni prolonger leur séjour au Japon au-delà d’un an, ni changer de statut durant ce séjour. », en gras et tout).

Mais voilà, comme on peut le voir sur Internet, c’est le « en théorie » qui est important dans mon paragraphe précédent, puisqu’en pratique, et bien, l’immigration au Japon, elle s’en fout un peu du visa que tu as. J’ai donc préparé mon dossier de demande de changement de statut de résidence, en priant pour que les forums de discussion et autres gaijin disent vrai. C’était de toute façon ma seule option.A partir de là, et après avoir contacté l’Immigration Bureau of Japan, j’ai commencé à réunir les papiers nécessaires (plus ou moins mentionnés ici), à savoir la feuille de demande de changement de statut remplie avec une partie remplie par moi et l’autre par mon entreprise, une photo, mais aussi des documents plus précis de la part de mon entreprise (qui eux sont mentionnés sur une autre page, celle-ci), à savoir des papiers financiers de l’entreprise (dont j’ai dû chercher les noms précis en japonais pour que mon entreprise puisse me les fournir), des documents sur l’activité de mon entreprise, mon rôle, mais aussi une lettre du grand patron qui explique pourquoi il m’a embauché (ce n’est pas demandé, mais apparemment, plus on met de papiers qui tiennent la route, plus on a de chance de voir notre demande acceptée), et aussi une copie du diplôme de l’université japonaise que j’ai fréquentée.

Je réussis à tout réunir et me rends donc à l’Immigration Bureau of Japan, neuf jours avant la fin de mon visa. J’y suis allé avant l’ouverture, mais c’était déjà bondé (évitez les lundis et les vendredis, qu’ils disent), et c’est long, et y a des bébés qui pleurent un peu partout, bref, c’est pas un endroit très agréable. Je me rends au premier guichet pour prendre un ticket pour pouvoir déposer mon dossier à un autre guichet, j’attends 15mn, on vérifie rapidement mon dossier, et on me demande bien si c’est un visa working-holiday que j’ai. J’acquiesce en appréhendant un peu, mais c’est finalement la seule fois où on me posera la question, et ça ne semble pas poser de problème. On me dit aussi qu’il manque un document de la part de mon entreprise (« Mais ça arrive tout le temps, donc vous pouvez l’envoyer dans la semaine », tu m’étonnes puisqu’il était inscrit nulle part), mais je peux prendre mon ticket et attendre devant les autres guichets pour déposer mon dossier. Environ deux heures d’attente, ce qui n’est pas  beaucoup puisque je suis quand même arrivé avant l’ouverture. Je donne mon dossier, pas de réel problème hormis ce document manquant, et on me tamponne ma carte de résident, pour signaler que je peux rester au Japon au-delà de la date d’expiration de celle-ci, jusqu’à ce que j’aie une réponse de la part de l’Immigration Bureau of Japan.

Les dés sont jetés, je n’ai plus qu’à attendre. Ce qui devait prendre entre un et trois mois ne prendra au final que 26 jours. Je reçois la petite carte dans ma boîte aux lettres, qui me dit de venir à l’Immigration Bureau of Japan avec 4000 yens en timbres fiscaux, c’est-à-dire les frais pour faire une nouvelle carte de résident. J’ai du mal à y croire. J’y vais dès le lendemain, et oui, ma carte de résident m’attend – je peux rester un an de plus au Japon. Un an, certes, c’est peu, mais pour une première fois et pour un Européen, et bien, ça a l’air d’être la norme.

J’ai essayé d’être le plus précis dans mon récit, ce sont des démarches assez stressantes, mais si vous pouvez vous y prendre en avance, faites-le, et ce ne devrait pas être compliqué. J’ai eu de la chance d’avoir un collègue qui m’a beaucoup aidé pour toutes ces démarches, et qui m’a conforté dans mon idée que j’avais quand même trouvé une boîte sympa et que j’y resterais avec plaisir. Si vous avez des questions, des remarques ou des ajouts à faire, n’hésitez pas à laisser un petit commentaire !

 

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Illuminations d’automne au Rikugi-en

L’automne est vraiment une saison que j’apprécie beaucoup au Japon ! J’ai eu la chance de passer l’automne à Tokyo en 2013, Kyoto en 2014 (une ville parfaite pour la saison des momiji) et Osaka en 2016, et cette année, c’est encore une fois à Tokyo que je l’ai passé.

Et un endroit m’a beaucoup plu : le parc Rikugi-en. Du 18 novembre au 6 décembre, dès la nuit tombée, des illuminations sublimaient les arbres de ce parc. J’avais prévu d’y aller dès le début de l’événement, mais en regardant au jour le jour les photos sur Instagram avec le hashtag #六義園 (Rikugien), je voyais bien que, même si les illuminations étaient jolies, les arbres étaient encore bien verts.

J’ai donc attendu le dernier week-end pour y aller, et je n’ai pas été déçu ! Des couleurs magnifiques, rouges, oranges, jaunes, vertes, pour une ambiance vraiment automnale et romantique. Il y avait même des stands de nourriture, pour grignoter (des dango, boulettes de pâte de riz), prendre un thé vert ou même un repas. J’ai donc dîné là-bas, des délicieux udon, ces pâtes épaisses, aux légumes du coin.

Voici quelques photos de cet excellent moment au cœur de Tokyo (bien qu’on a tendance à l’oublier) :

Ce ne sont que des photos, qui plus est de nuit, prises avec mon téléphone, vous  vous doutez donc bien que la réalité était encore plus merveilleuse. N’hésitez pas à aller dans ce parc à cette période si vous en avez l’occasion !

 

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